Le début du chemin

Écuyer Messages : 4 Date d'inscription : 02/03/2014

Une ombre s'approchait de la herse de l'Oratoire. Malgré la courte distance qui séparait l'Ordre des Trente de la ville de Rennes, le destrier de l'inconnu semblait harassé. Un vent à décorner un bœuf soufflait en rafales et la pluie s'abattait sans discontinuer depuis la veille, trempant instantanément quiconque osait s'aventurer dehors.
Les habitants de ce pays savaient apprécier ce climat si particulier. Il donnait un supplément d'âme et de caractère à ceux qui savaient en apprécier les vertus. Le cavalier était de ceux là, lui qui avait déjà vu ce que l'homme cachait de plus sombre en lui. Il appréciait ces moments de mise à l'épreuve et il en tirait, il est vrai, un certain plaisir. Le dépassement de soi faisant partie de ce qu'il était.

Aegonn descendit de son cheval. Il caressa le museau de l'animal pour lui signifier sa reconnaissance de l'avoir conduit jusque là. Il fit quelques pas et s'approcha de la herse. De toute évidence, l'imposante grille permettait de préserver la sécurité du lieu. De toute manière, la descendant de la famille Targaryen savait que nul n'oserait attaquer cet édifice, les chevaliers qui y siégeaient étaient les combattants les plus redoutables de toute la Bretagne. C'était précisément cela qui l'avait motivé à se rendre ici : devenir un des meilleurs.

Toujours en train de parcourir les couloirs du château, la brune remarqua un cavalier solitaire qui s'avançait vers les grilles. Elle l'observa attentivement, évaluant la situation avant de se prononcer.
Il semblait de prime abord pacifique. La Chevalier sortit donc sous la pluie battante et se dirigea sans ralentir vers les grilles.

Elle salua le cavalier et le questionna comme il se devait. Ben oui, personne n'entrait dans l'antre des Trente comme dans un moulin!

Demat voyageur. Que puis-je pour vous?

Gardant la tête haute sans paraître hautaine, elle continua a l'observer sans ciller.

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Une personne sortit du château, traversa la cours et s'approcha du voyageur. Elle semblait déterminée et sûre d'elle. En marchant vers lui, il se rendit compte qu'elle possédait une certaine prestance qui inspirait immédiatement le respect. Elle était certainement un des chevaliers de l'ordre. Aegonn ne pu s'empêcher d'éprouver un certain contentement. La réputation des Trente n'était donc pas usurpée.

Elle s'adressa à lui sur un ton courtois pour lui demander ce qu'il voulait. Il rendit son salut à la dame et lui répondit.

Demat dame. Je me nomme Aegonn Targaryen. Il prit un instant de réflexion pour essayer de traduire le plus justement ses pensées en mots. J'ai fait le chemin depuis Rennes pour solliciter un entretien avec la personne en charge du recrutement pour l'Ordre des Trente. Il se trouve que je désire ardemment l'intégrer pour mettre mon épée au service de notre pays et de notre souverain.

Les paroles semblaient sincères et l'homme sûr de son choix. La brune fit signe aux gardes d'ouvrir la herse et invita l'homme à la suivre.
Elle le conduisit à travers la cours d'un pas peut-être trop lent pour lui. Qui sait? Elle aimait profiter des gouttes de pluie qui caressaient son visage, même si n'était rien en comparaison des tempêtes que subissait son île.

Chaque chose ayant une fin, les jeunes gens entrèrent dans le château et la brune le dirigea vers le bureau de la personne demandée quand soudain, elle se rendit compte qu'elle ne s'était même pas présentée. Chose à laquelle elle remédia aussitôt.

Pardonnez moi, je ne me suis pas présentée. Je m'appelle Chimène de Beaumanoir, Chevalier de Sein.

La brune lui sourit.

Je suis heureuse de constater que notre Ordre n'est pas totalement oublié. J'avoue que l'on a du mal à recruter. Les gens préfèrent peut-être tout simplement rester chez eux, a moins que ce ne soit notre Ordre qui leur semble trop négligé.

Elle parle, elle parle, mais pendant ce temps, ils étaient arrivés au premier étage, elle lui indiqua donc la porte.

Vous trouverez le bureau de la Gonfanonier Jasme juste après celui du Commandeur. Je vous laisse avec elle et vous dit à bientôt.

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La jeune femme l'invita à le suivre. En traversant la cours sur un pas assez léger, il lui sembla remarquer que le chevalier profitant des gouttes de pluie qui leur tombaient dessus. Il sourit, lui aussi savait apprécier ces joies simples que la vie offrait à ceux qui y étaient attentifs. Elle le guida dans le dédale du château et entama la conversation en lui confiant que l'Ordre était assez peu visible pour le moment.

J'ai la conviction que les grandes institutions ne meurent jamais surtout lorsqu'elles sont au service de la Bretagne. Il lui sourit.

Ils s'arrêtèrent devant le bureau de la Gonfanonier dont le nom ne lui était pas inconnu. La charmante Chimène prit congé. Il se dit qu'il la reverrait avec plaisir. Après quelques secondes, il frappa à la porte et attendit qu'on l'invite à rentrer. Il était content de retrouver dans quelques instants une femme qu'il respectait.